6 octobre 2020 - 12:20
Les Su-57 russes en Iran?

Le boycott sur les armes imposé à l’Iran devant être levé d’ici environ deux semaines, Téhéran et Moscou planifient d’ores et déjà le développement des coopérations militaires bilatérales. Les experts estiment que le montant des achats d’armements russes par Téhéran pourrait atteindre les cinq milliards de dollars.

Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : À ce sujet, l’agence de presse Tasnim se réfère à un article paru ce lundi 5 octobre par le quotidien en langue russe Nezavisimaya Gazeta :

« Les sanctions imposées à l’Iran par le Conseil de sécurité des Nations unies ne seront plus en vigueur d’ici presque deux semaines, c’est-à-dire à partir du 18 octobre. Les présidents iranien et russe, Hassan Rohani et Vladimir Poutine, ont d’ores et déjà discuté des moyens d’étendre les coopérations militaires bilatérales une fois que le boycott sera levé. Les États-Unis ont, à leur tour, annoncé vouloir sanctionner les parties qui vendent des armements à Téhéran.    

Le conseiller du président américain à la sécurité nationale, Robert O'Brien, a annoncé il y a peu que Donald Trump avait signé un décret qui autorise “des sanctions économiques sévères contre tout pays, entreprise ou personne qui contribue à fournir, vendre ou transférer des armes conventionnelles à la République islamique d’Iran”. En fait, il s’agit là de restreindre l’accès iranien aux technologies nucléaires, ainsi qu’aux technologies de fabrication de missiles balistiques voire des armes conventionnelles.

Sans grande surprise, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a réagi aux menaces brandies par Washington, en annonçant que Moscou juge “illégales” les sanctions établies par les États-Unis contre les coopérations avec l’Iran ; “puisque toutes les restrictions concernant la vente d’équipements militaires à l’Iran prendront fin le 18 octobre, exactement comme prévu par la résolution 2231 du Conseil de sécurité approuvant le Plan global d’action conjoint [accord de 2014 sur le nucléaire iranien]”.

Nombreux sont les experts russes à croire que la menace de sanction ne pourra empêcher les coopérations militaires russo-iraniennes, si bien que le volume des exportations d’équipements militaires russes à destination de l’Iran pourrait dépasser, au cours des cinq années à venir, les cinq milliards de dollars. D’ailleurs, les médias américains ont établi une longue liste d’armements russes qui pourraient plaire à l’Iran.

“Après la levée des sanctions, l’Iran accédera aux différents types d’armements russes, étant donné que Moscou va certes résister aux menaces de sanction brandies par Washington. Sur ce fond, il est fort probable que Téhéran s’intéresse à certaines éditions d’avions de chasse Soukhoï et MiG, aux sous-marins d’assaut et aux hélicoptères d’assaut”, a récemment écrit la revue américaine Military Watch.

Selon les experts américains, l'Iran serait un client potentiel du Soukhoï-57 pour remplacer ses F-4 anciens. Ils reconnaissent également que les coopérations militaires russo-iraniennes datent d’il y a bien longtemps, et d’ajouter que les multiples tentatives américaines de perturber ses liens se sont jusqu’ici avérés inefficaces.

Sur ce fond, le président du Centre d'analyse sur les stratégies et les technologies de Moscou (CAST), Ruslan Pukhov, estime que Téhéran va actualiser la plupart de ses armements, après plusieurs années de sanctions. “L’Iran aura pourtant sa propre liste de priorités d’achats ; et les premières priorités iraient aux avions de guerre, aux batteries de DCA et aux avions de transport militaires”, ajoute Ruslan Pukhov.

D’après cet analyste russe, la Chine pourrait elle aussi vouloir s’imposer comme un sérieux adversaire pour la Russie. “Les chances de Pékin pour rivaliser avec Moscou dans le domaine des systèmes de défense antiaérienne sont faibles ; pourtant, il est possible que les avions sans pilote ou les avions de transport militaires chinois plaisent à Téhéran”, ajoute-t-il.

Ruslan Pukhov ne manque cependant pas de souligner que “Téhéran a réussi un progrès considérable dans le domaine de la construction de drones et de missiles. Les attaques au missile de représailles menées par les forces armées iraniennes contre les bases militaires américaines en Irak ont prouvé cette question de la meilleure des manières”.»

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